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Légende de la Truie qui file

                   ( Photo : D.Fistié)

 

    Il était une fois…Il y a bien longtemps, au siècle dernier, le vent battait les forêts  et les landes maigres du Sidobre et l’automne avait déposé déjà aux sols humides et sableux  un léger tapis de feuilles.

 

                         Au-dessus du domaine de Rouscayrolles et de la Pauzadouyre, non loin du hameau de la Sigarié , vivait dans une petite ferme bien modeste , faite de granit et de brandes , une famille humble ,de  paysan à la belle saison  à tailleur de pierres de granit en hiver .

Sous l’escalier qui montait à la maison, vivait une truie blanche  et comme ses porcelets avaient bien grandi, elle était de nouveau disponible pour rencontrer un verrat .Or, de verrat, il n’y en avait pas dans les environs immédiats ! Il fallait donc descendre à travers bois et champs, pour en quérir un dans la grande ferme laitière de Lavergne où se fabriquaient beurres, fromages et d’autres produits laitiers. Là-bas s’élevaient moult truies et verrats pour consommer le petit-lait dérivé de la fabrication des fromages, accompagnés de pommes de terre et de soupe à l’ortie !

 (Photo : D.Fistié)

                          Donc par une belle journée fraîche, Louisa la cadette de la famille , fut chargée de mener à la ferme de Lavergne la truie blanche au verrat ; elles se mirent donc en chemin à la pointe de l’aurore, avec juste un soupçon de clarté naissante à l’Est qui annonçait le jour . Il y avait bien des glands au sol et la truie, tant elle en mangeait, tant elle n’avançait point ! Et la badine de Louisa de pousser la truie gourmande !

 

                         Elles arrivèrent enfin au col de Prades, le domaine de la Laiterie de Lavergne était en vue en contrebas, avec cette vue magnifique sur la Montagne Noire, puis au loin au bout de l’horizon : les Pyrénées ! Le chemin n’était pas là où il se situe aujourd’hui, mais sur la crête (Prades-la Fédial) et c’est par là que notre équipe s’engagea en saluant les paysans qui déjà travaillaient aux champs. Atteindre la Fédial fut vite fait et pour éviter de passer devant le château de Lavergne, elles prirent le chemin du bois (aujourd’hui c’est le chemin qui mène au gîte et qui était encore fermé il y a 25 ans )  qui les mena aux granges surplombant la ferme. Le maître-valet Emile les accueilli et les dirigea vers la loge du verrat (située dans la cour de la ferme , avec cette particularité que ce lieu possédait une cour intérieure abritée pour faciliter les manipulations et les rencontres) .   

 (Photo : D.Fistié)

                        Arrivées devant la porte de la porcherie, quelle fût la surprise d’y voir un panneau apposé à la porte où l’on pouvait lire ces mots : « Attention, en ce moment, on ne prête plus le verrat »   

 (Photo : D.Fistié)

                   

 

 

 

                      A cet instant précis, dès que la lecture du panneau fut faite, à cet instant même , la truie blanche poussa un cri (*)strident qui se répercuta dans toute la cour , résonnant sur les murs ! Ce cri fut si impressionnant , que les vaches qui buvaient au bassin ,   levèrent la tête , que les volailles cessèrent leur caquetage , que toute la gente de la ferme , du palefrenier au forgeron , de la lavandière au régisseur ,ainsi tous s’arrêtèrent dans leur tâche et virent alors une truie blanche  comme le jour passer devant eux à grande vitesse et s’enfiler dans le chemin du bois, en direction du Sidobre !

 

(* : La traduction du cri: « On ne m’y reprendra pas! » )

 

 

 

 

 (Photo : D.Fistié)

                      

 

 

   Dépitée était Louisa  qui se retrouva alors seule  .

Pendant longtemps, cette histoire fut racontée tant la vue de ce panneau avait frustré  la truie blanche !

 

 

PS : Par gentillesse , Antonin le valet raccompagna notre Louisa chez elle , et l’histoire ne nous dira pas ce qu’il en advint entre eux ici , mais ce qui est sûr , c’est que grâce à cette truie blanche , ils continuèrent à se fréquenter !

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